l faisait chaud. Désespérément chaud. J'avais pourtant opté pour une tenue légère, très tape-à-l'oeil même si ce n'était pas vraiment mon style. J'aimais qu'on me remarque oui, mais pas à cause de ma tenue. Aujourd'hui cependant c'était différent, j'avais décidé d'aller faire un tour du côté du marché des saphirs. On disait qu'il regorgeait de merveilles en tout genre et notament d'un tas de bouquins débiles. Personnellement, j'étais surtout là pour les fringues. Il y avait quelques Emeraudes qui venaient vendre leurs vêtements sur le marché, moi je me chargeais d'acheter tout ce que je trouvais beau et puis je les revendais à mes clients assemblés en une tenue tirée tout droit de mon imagination débordante. J'avais toujours eu la fibre artistique, créative. J'étais douée de mes mains et de mes yeux. Mais ça chez les rubis, tout le monde s'en foutait. En particulier mes parents. De toutes façons, je ne leur aurait rien montré à ceux-là, je les détestais.

J'avançais dans le marché sans vraiment faire attention à ce qui m'entourait, cherchant vaguement un stand de vêtements. En guise d'échange, j'avais apporté avec moi quelques babioles, des colliers de perles et un plus joli en or, quelques livres, des chocolats et du pain. Tout le monde adorait le chocolat alors j'étais sure de pouvoir m'acheter quasiment tout ce que je voulais aujourd'hui. Je réussis à échanger deux de mes bouquins contre une jolie robe blanche avant d'apercevoir un étal de fioles et d'onguents en tout genre. Je n'y aurait d'ordinaire pas prêté attention sauf que j'avais cru reconnaître la crinière blonde de la vendeuse. En m'approchant furtivement, je fus certaine que c'était Swann et un sourire naquit sur mes lèvres.

Deux chocolats contre ce truc chelou aux fleurs de Bach, t'en dis quoi l'Emeraude ? Dis-je en souriant pour la taquiner. La pauvre avait carrément l'air au bout de sa vie, elle avait la tête dans les mains comme si elle était désespérée mais j'étais certaine que ça pouvait s'arranger avec un petit coup de pouce d'une diamant. Tout s'arrangeait quand on était Diamant. Je posais donc mon sac avec mes affaires à ses pieds, bien décidée à passer le reste de la journée ici. De toutes façons, je n'avais pas vraiment mieux à faire.