Un brasier flamboyant chuchote dans l’âtre de ta cheminée. Tu as fait le souper ce soir, comme très souvent. Toi, tu es doué de tes mains, Pearl, ta petite sœur, est douée pour la chasse. Alors le gibier qu’elle ramène, c’est toi qui le cuisine. Et tu t’améliores de jour en jour. Le couvre feu a été imposé et vous êtes tous les deux dans votre demeure installés confortablement. Fenrir, ton vieux loup est allongé près du feu, repu des restes du gibier et des os qu’il a engloutis avec voracité. Il est vieux, il ne peut plus courir aussi vite qu’il le faisait avant, il a l’air pitoyable, mais tu l’aimes Fenrir, tu t’es attaché à lui et quand tu le perdras très bientôt, ton cœur se déchirera. Del est parti pour la nuit, ta belle chouette hulotte. Tu as tellement peur qu’elle soit chassée par les pierres vertes que tu ne l’autorises à voler seulement quand tu sors, et à voler près de toi, ou alors la nuit après le couvre feu. Tu as débarrassé la table et fait la vaisselle avant de t’avachir sur un fauteuil et tu regardes Pearl en souriant. « Alors ? Verdict ? Dis le que je suis un vrai cordon bleu ! » Tu lances en souriant. Quand Pearl avait changé d’Obédience pour venir avec toi chez les Emeraudes, tu l’avais tout de suite fait emménager chez toi, tu t’étais promis de la protéger coûte que coûte. Tu avais déjà pas mal travaillé pour avoir ton propre chez toi, surtout que ta maison était maintenant plutôt luxueuse pour une maison d’Emeraude. Même si à côté de votre maison chez les Diamants, elle paraît plus comme un cabanon. Mais ta réputation de couturier avait réussi à augmenter, les clients avaient afflué et les choses qu'on te troquait étaient vite devenus de meilleure qualité pour permettre le confort de ton cottage près de la forêt. « La prochaine fois, tu fais la vaisselle, j’ai des crampes partout dans les doigts, c’est affreux ! » Tu lançais en faisant craquer tes doigts martyrisés par le travail minutieux de couture que tu avais effectué toute l’après-midi. Le travail n’était pas difficile en soi, mais la manipulation des aiguilles et des tissus sans l’aide d’une machine était quelque chose qui demandait un maximum de concentration et être maître de ses mouvements. Tu avais appris, tu avais redoublé d’efforts et maintenant, c’était presque naturel. Tu avais des mains magiques et quand elles touchaient un tissu élimé tu aurais presque pu le changer en œuvre d’art. Et tu étais fier de toi.